samedi 10 juillet 2010

Alexis de Tocqueville

Je ne résiste pas à l'envie de partager avec vous deux textes d' Alexis de Tocqueville ( je prépare à son sujet un travail pour l' Académie de Lascours le 09 Septembre). L'un pour une définition de la politique que je fais volontiers mienne (sous réserves des tournures de l'époque) ; l'autre pour sa modernité permanente. N' aurait-il pas pu par exemple s'appliquer il y a environ 25 ans?
Je cite :
" Ce qui m' a le plus frappé d etout temps dans mon pays, mais principalement depuis quelques années, ç'a été de voir ranger d'un coté les hommesqui prisaient la moralité, la religion, l'ordre; et de l'autre, ceux qui aimaient la liberté, l'égalité des hommes devant la loi...ces choses que nous séparons sont unies indissolublement et la grandeur et le bonheur de l'homme dans ce monde ne peuvent résulter que de la réunion de toutes ces choses à la fois...Elles ne sont point incompatibles, se tiennent par un lien nécéssaire de telle sorte que chacune d'elle s s'affaiblit en se séparant des autres."
Et encore:
"La prépondérance que le Roi avait acquise dans les affaires et qui faisait qu'il ne fallait jamais se laisser entrainer très loin des idées de ce prince, pour ne pas s'éloigner en même temps du pouvoir, réduisait les différentes couleurs des partis à des petites nuances et la lutte à des querelles de mots...les grands talents ( du Parlement) s'ennuyaient fort à s'écouter entre eux et, qui pis était, la nation entière s'ennuyait à les entendre...Quelques faits éclatants de corruption découverts par hasard lui en laissant supposer partout de cachés, l' avait persuadée que toute la classe qui gouvernait était corrompue, et elle avait conçu pour celle-ci un mépris tranquille...le pays était alors divisé en deux zones inégales: dans celle d'en haut qui devait contenir toute la vie politique de la nation, il ne régnait que langueur, impuissance, immobilité, ennui; dans celle d'en bas, la vie politique, au contraire, commençait à se manifester par des symptômes fébriles et irréguliers qu'un observateur attentif pouvait aisément saisir".
Comme aurait dit Desproges : "étonnant, non!"

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